C’est la question qui s’est imposée ces derniers jours et que bien des personnes trouvent inquiétante. Il faudrait tout d’abord être convaincu d’une chose : si le «dossier» de la FTF était mal ficelé, la Fifa n’aurait jamais accepté tout ce qui s’est passé. Elle aurait défendu bec et ongles, menaces à l’appui, la sacro-sainte non-ingérence.
Le dossier a été remarquablement préparé avant de le présenter et les instances du football international ont immédiatement réagi. La preuve, ministère de la Jeunesse et des Sports et Fifa ont travaillé main dans la main et cela a abouti à la mise sous tutelle du football tunisien, qui ne méritait nullement cet affront. Malheureusement, les malversations ont été clairement révélées et les dispositions prises pour remettre le football sur les rails se sont imposées.
Le Comité de normalisation mis en place a été chargé de tout revoir et de préparer la prochaine assemblée élective pour mettre en place un futur bureau fédéral. Mais il paraît que, côté financier, la «grande» FTF, cette fédération qui avait donné l’impression qu’elle disposait de moyens illimités, est bien gênée pour payer ses arbitres, sa logistique et bien des créanciers. La caisse est bel et bien à sec. La Fifa, tout comme le MJS, ont été obligés de voler à son secours.
L’hôtel, le centre médical et sportif et bien d’autres projets étaient en cours de réalisation ou en gestation. Les avances faites aux clubs en détresse, et les positions à la limite arrogantes vis-à-vis de ceux qui voulaient transmettre les rencontres, cela donnait l’impression que l’argent coulait à flot. Qu’en est-il de tout cela ?
Passons à autre chose. Des sommes énormes sont annoncées pour le recrutement de joueurs. Cela nous rappelle une triste période où des clubs s’engageaient à mort pour gagner des titres. Les conséquences ont été désastreuses et les derniers échos font état de dépenses énormes effectuées pour se renforcer. Nous ne sommes pas contre. Mais dans l’état actuel des choses, au vu de ce professionnalisme bancal, il y a de quoi s’inquiéter.
Ces budgets, qui atteignent des sommes exorbitantes, élèvent la barre trop haute et les clubs deviennent à la merci de ceux qui tiennent le cordon de la bourse. Cela n’a rien de professionnel. Sans fonds propres, à part la vente de quelques gadgets ou des équipements, il n’y a rien qui puisse garantir des rentrées à même de satisfaire les besoins d’un club professionnel. Seuls quelques clubs assurent des recettes conséquentes, dont une partie s’en va pour régler les pénalités.
Ce sera, encore une fois, le cycle des chèques sans provision, les grèves et les problèmes que bien des clubs ont vécus.
Triste, bien triste pour notre football. Cela nous amène à espérer (il n’est pas interdit de rêver) un futur bureau fédéral de gestionnaires et d’hommes venant servir le football et non pour défendre leurs clubs.